Voilà bien longtemps que je n’ai croisé la route de Blackie Lawless. En fait, plus de quinze ans. Oui, c’est énorme. Et pourtant, à l’écoute de ce quinzième album, je le retrouve tel que dans mes souvenirs. Son heavy metal classique mais carton, et surtout cette voix inimitable qui prend aux tripes, vraie marque de fabrique et attrait principal du combo. Ooooh les fans, doucement, ne vous énervez pas, j’ai bien dit « principal » et pas « seul » . Car une fois encore, « Golgotha » enquille les très bonnes chansons. Qu’elles prennent la forme de semi-ballades ou qu’elles soient un peu plus musclées, elles ont toutes sans exception une mélodie qui fait mouche. Certes, le groupe a toujours mis la dose sur le spectacle, réputé dans sa jeunesse (et avant que Blackie redécouvre sa foi, quelle drôle d’idée) pour sa propension à choquer par ses prestations live grand-guignolesque, et sa provocation souvent gratuite. Et a toujours joué de l’emphase, de la dramatisation à outrance, dans tous les aspects de sa musique, jusqu’à, justement, ses parties vocales échevelées si typiques. Mais tenir pendant 33 ans sans splitter une fois (ok, je triche ; Mr Lawless est le seul maître à bord depuis longtemps, les autres musiciens étant interchangeables), ça implique quand même une qualité musicale certaine. « Golgotha » est donc encore un très bon disque destiné à ceux à qui le glam et le heavy metal ne font pas peur.