
Voici bien longtemps que je n’ai pas croisé la route du français Rémi Gallego et de son projet electro metal The Algorithm. Pourtant, il m’avait fait très bonne impression en 2014 avec son deuxième album « Octopus4 ». Depuis, et à l’écoute de ce cinquième opus, je dirais qu’il a à la fois peaufiné ses méthodes de composition, qu’il a reculé sur les sonorités metal (même si les grosses guitares sont encore bien présentes, on pourrait presque s’en passer). D’aucuns y verraient, de par ses fortes accointances avec le chiptune et la synthwave, un rapprochement avec les cadors de cette scène, que ce soit Carpenter Brut ou Perturbator. Pas forcément. Ici, ces sonorités, bien que facilement décelables, sont triturées, torturées, malaxées, et The Algorithm en tire vraiment quelque chose de différent, de bien plus riche et texturé souvent, de plus complexe et moins dansant mais pas moins rythmé et punchy. C’est difficile à décrire, mais quand vous avez les titres sous le tympan, vous le concevez très vite. L’autre grosse influence de Rémi Gallego, c’est Aphex Twin (prenez un titre comme « Multithreading », c’est assez évident), et si la créativité des deux n’est pas encore comparable, The Algorithm fait tout son possible, on le sent, pour empiler textures et ambiances. Et ça fonctionne bien. Comme dit plus haut, je pense que finalement les éléments metal ne sont intéressants que pour ponctuer l’album, pour amener une dynamique différente parfois, mais ils ne sont pour moi plus essentiels : The Algorithm est très bon, avec ou sans, et la violence ou la puissance sont parfaitement rendues par les rythmiques et sonorités. « Data renaissance » est un putain de bon album ; décidément on est doués en synth wave en France !