
Les habitudes de consommation de musique changent. Même si ça me pèse de me dire, même si je repousse l’échéance, je m’attends, plus tôt que tard, à voir disparaître le support physique et devoir renommer le blog. Il faut dire aussi que j’ai moi-même de moins en moins de disques en main. Pourtant, je trouve qu’on y perd quelque chose, à ne plus pouvoir admirer un artwork, compulser un livret, découvrir l’univers de l’artiste au travers de ses détails, étudier les paroles. Tenez, prenez ce troisième album des parisiens de Ddent. Regardez sa pochette ; malsaine, flippante. Difficile d’en capter tous les détails sur une diapositive. Bon, sorti de là, une fois que vous aurez lancé l’écoute, l’histoire, vous pouvez vous la créer vous-même. Et pour ça, le post metal du groupe s’y prête parfaitement. Totalement instrumental, il va puiser dans le metal industriel, le post rock, le doom, l’electro, pour des ambiances tantôt aériennes tantôt plus lourdes, mais jamais rebutantes à mon sens pour celui qui ne supporte pas le metal extrême. Les guitares sont bien là, au premier plan même, mais leur sonorité ne prime pas sur les émotions que les compositions génèrent. « Couvre-sang » est un très bon album, avec les défauts de ses qualités : un positionnement peu clair au niveau du genre musical, ce qui risque de lui faire rater sa cible… d’autant plus que son look le prédestine à priori plus du côté metal « méchant ». Pourtant, sa richesse et sa versatilité me poussent à vous le recommander.