
C’est par une pièce acoustique toute en finesse et en douceur que nous sommes accueillis au sein de ce premier opus de la nouvelle aventure musicale de Anne K. O’Neill, qui s’est jusqu’ici illustrée au travers de peintures, pochettes d’albums et photographies. Serpentent peut être décrit comme un subtil mélange de dark folk, de folk neo classique et de rock gothique soft. Pas d’accent metal ici, alors que c’est souvent le cas (et que, sans surprises, la dame a plus que des accointances avec ce milieu, comme en atteste son book). Bien sûr, l’ensemble de l’album est sombre, très sombre, et le qualifier de gothique n’est pas qu’une facilité : même lorsqu’il évoque les racines musicales (sur le cinquième titre), il sonne tragique et cinématographique. Mais on pourrait sans mal le destiner aux simples fans de folk ouvragé, pour peu que ceux-ci soient sensibles à l’aspect dramatique de la chose. Ce premier album ne manquera pas d’évoquer Lisa Gerrard de Dead Can Dance. Son ambiance particulière et son rythme assez lent limiteront son écoute aux moments adéquats pour l’auditeur, sans quoi il pourra sombrer assez facilement dans l’ennui ou le sommeil le cas échéant. C’est d’ailleurs le principal reproche que je ferais à ce disque ; la trop grande unité de ton de l’ensemble, le manque de variété des titres. Je regrette souvent, ces derniers temps, la courte durée des albums : ici au contraire on aurait pu raccourcir de quelques minutes sans que ça nuise à l’album. J’ai l’air de faire pas mal de reproches à Serpentent. Pourtant, objectivement, « Mother of light » reste un beau et bon disque, à l’identité forte et doté d’un réel sens de l’écriture. Les éléments décrits ci-dessus m’empêchent d’en faire un coup de cœur, mais je suis persuadé que Serpentent peut progresser et devenir une formation de premier plan dans le futur.