PRIMORDIAL : How it ends

Depuis ses débuts, Primordial fait figure de mutant sur la scène black dont il se réclame. Prenant ses racines à la fois dans le black metal, le folk metal, le pagan, le doom, la musique des irlandais est à la fois dans et hors du temps. Ce nouvel opus au titre sonnant autant comme une mise en garde que comme un glas ne va pas me faire mentir. On y retrouve avec plaisir la voix de A.A. Nemtheanga, puissante et rauque à la fois, propre à faire naître et accompagner les émotions fortes (elle a quelque chose de Blackie Lawless dans l’intensité). « How it ends », c’est aussi le premier titre de ce nouvel album, et probablement l’un des plus réussis, et doté en plus d’une élégante vidéo en noir et blanc. « Ploughs to rust, swords to dust » est plus frontal mais tout aussi riche. De titre en titre, Primordial développe un genre sombre et épique, au travers de longs titres dont les influences heavy metal prégnantes (surtout au niveau du chant) ne rebutent pas, même les moins sensibles au genre (que je suis devenu avec les années) mais apportent une couleur inédite et unique. « How it ends » ne chante pas la résignation mais la lutte au travers de thèmes et références qui font écho à l’histoire de l’Europe et plus particulièrement de l’Irlande bien sûr, mais aussi et surtout d’idées et de sentiments universels. Les soli sont superbes, les titres prennent le temps de s’installer sans jamais se montrer rébarbatifs, les rythmiques sont volontaires mais on ne saurait vraiment déterminer leur couleur : trop claires pour du black, trop heavy pour du doom, trop sludgy pour du heavy… Alors oui, Primordial fait du Primordial, mais on ne peut que le constater, il s’améliore avec le temps, et ce dixième album couronne une longue et productive carrière pour les natifs de Skerries. En chipotant, j’aurais bien amputé ce disque d’une « Call to Cernunnos » et peut-être d’une ou deux minutes ici et là, histoire de le faire passer bien en-dessous de l’heure. Mais dans l’état, ça reste un très bon disque !

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Paroles de l’album

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