En 2010, lorsque « The ghost who walks », superbe premier album de la jeune femme voit le jour, beaucoup y voient seulement l’exploitation d’une voix certes splendide par le grand Manitou Jack White, alors compagnon à la ville autant qu’en studio de Karen Elson. Un divorce en 2011, et hop, plus de nouvelles ; on avait fini par se faire une raison, finies la folk pop fantomatique sixties pour l’ex mannequin. Mais « on » est un con. Sept ans plus tard, Karen revient avec un deuxième disque, désormais seule aux manettes. Et le public de se rendre compte que l’autre Monsieur White n’avait finalement pas tant de poids sur la musicalité du premier essai. Car « Double roses » est largement aussi réussi. Peut-être plus pop, mais toujours traversé d’influences rétro, il s’installe sans mal dans le fauteuil du précédent, en affirmant une personnalité plus douce et poétique, attachante et mystérieuse. Plus intimiste, moins grandiose que le premier, ce deuxième opus ne démérite pas, avec des titres qui le rappellent comme « Wonder blind », « Raven », « Wolf », et les autres beaucoup plus feutrés et délicats. Et si au final, je continue de préférer le plus ténébreux des deux, celui-ci reste une surprise plus qu’agréable !
Karen Elson : Call your name