EMILY JANE WHITE : Alluvion

En 2016, la californienne Emily Jane White m’assénait son « They moved in shadow all together » sans que je puisse y faire grand chose ; la dame avait beau jouer un peu trop la carte de l’unité entre ses titres, elle développait un style pop folk traversé d’une mélancolie profonde et troublante. Pas assez pour m’en faire un album de chevet, mais bien assez pour que, six ans plus tard, j’en garde un bon souvenir et je souhaite renouer avec celui-ci. Bien sûr, certains pourraient me reprocher d’avoir raté « Immanent fire » en 2019. Et ils auraient raison. Mais bon, ce qui est fait est fait, et me voici donc devant « Alluvion ». Une fois de plus, l’album fait se rencontrer cold wave, dream pop, folk indie, et légères teintes gothiques. Les sujets évoqués sont divers et plus tournés vers l’extérieur que dans le passé. Bien sûr, Emily Jane White les évoque à sa façon, pas franchement frontalement, pas avec des opinions tranchées. Et beaucoup, de toute façon, ne s’en soucieront pas. Cela n’est d’ailleurs pas nécessaire ; « Alluvion » peut tout à fait être apprécié pour sa musique seule ; c’est d’ailleurs comme cela que je l’appréhende. Est-ce mon souvenir défaillant, ou ce disque marque-t-il plus les ambiances, est-il plus grandiose en terme d’orchestrations ? Je n’ai pas même envie d’aller le vérifier, ça semblerait un geste un peu trop mécanique, en contradiction directe avec l’atmosphère rêveuse et surréaliste qui règne ici. Ce disque me fait plus d’effet que le précédent : peut-être est-ce l’art de la jeune femme qui s’insinue lentement mais sûrement dans mon cortex ? Ou peut-être est-il juste plus réussi ? En tout cas, des titres comme « Heresy », « Body against the gun », « The hands above me », « I spent the years frozen » sont à considérer comme des merveilles du genre, et ce disque confirme tout à fait le bienfondé du choix musical de la dame !

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Paroles de l’album

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