Artiste rare, discret et pourtant assez prolixe, Michal Jacaszek avance à pas feutrés, avec l’obsession de mélanger ambiant, electronica et musique classique. D’autres l’ont déjà fait et le font encore, mais Jacaszek n’en a cure ; pointilleux et persévérant, il persiste et signe. Et signe d’ailleurs avec le label Ghostly International pour ce septième album qui pousse encore plus loin sa logique, mais ne le fera aucunement sortir de son relatif anonymat. Il faut dire que la musique du polonais est, sinon difficile, exigeante. Très mélancolique, funèbre parfois, elle est entièrement instrumentale, et a, comme on peut se l’imaginer, une couleur assez musique contemporaine ; les instruments classiques y répondent à des nappes ambiant, à des samples et sons parfois assez bruitistes / industriels, le tout au sein de longs titres au développement rampant et à l’ambiance assez dark jazz. « Glimmer » est tout comme les autres disques de Jacaszek un disque très pensé, et pourrait constituer la bande sonore des aventures d’un anti-héros solitaire dans un monde dévasté. A la fois complexe et très mélodique, il se destine aux amateurs d’electro ambitieuse, de classique curieux, de beauté sombre ou juste de musique hors-normes.