DRUDKH : A furrow cut short

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L’ukrainien Drudkh est adepte du changement de direction. Adoré pour sa créativité, il a opéré récemment un virage à 360° pour revenir à un genre plus épuré et foncièrement black metal. Une orientation qui a désarçonné (pour ne pas dire déçu) pas mal de fans. Et qu’il poursuit allègrement sur ce nouvel album. « A furrow cut short » débute par une trop longue « Cursed sons pt.1 » qui comporte pourtant des riffs très classiques mais qui, comme d’habitude, savent installer une dramaturgie par l’emphase et l’intensité. Réduit d’au moins deux minutes, le titre n’en aurait eu que plus d’impact. Sa deuxième partie suit à peu près le même schéma, mais sa durée moins longue est assurément un atout. Le riff du « refrain » de « To the epoch of unbowed poets » étant vraiment imparable, il est difficile d’y résister, même si le couplet est en comparaison bien trop classique et plat. « Embers » visite un peu plus le côté dépressif du combo, à mon plus grand bonheur puisque c’est un exercice dans lequel les ukrainiens excellent. Hélas, par la suite, « Dishonour pt. 1 » tape un peu trop sans réfléchir, avec ses riffs vraiment pas mémorables. Sa suite, « Dishonour pt.2 » (ben oui, forcément) pourrait elle s’avérer beaucoup plus intéressante si elle avait plus de profondeur en terme d’instrumentation : c’est le genre de titres qui s’accommoderait très bien d’un petit orchestre classique, ou de couches mélodiques supplémentaires en tout cas. En l’état, ça reste un titre plutôt réussi mais lui aussi trop long. Enfin, « Till foreign ground shall cover eyes » clôt la marche en appuyant sur l’accélérateur, proposant une fin plus intense mais toujours aussi riche mélodiquement. Drudkh ne fait pas de compromis avec sa musique mais le devrait ; plus ramassée et plus orchestrée, sans pour autant verser dans le mélodique ou le pompeux, elle y gagnerait en force et en lisibilité des émotions transcrites. Reste un (autre) bon disque de black, mais qui pourrait être tellement mieux…

Paroles de l’album

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