
J’ai toujours un peu raté le coche pour Winterfylleth, découvrant à rebours les (très bons) disques du groupe. Le style n’a que peu évolué depuis les débuts des britanniques ; un black atmosphérique chargé d’éléments ambiant et folk, misant beaucoup sur l’intensité. Après un instrumental nous introduisant doucement une ambiance glacée (« First light »), on entre dans le vif du sujet avec une « Like brimming fire » qui attaque frontalement avec son riff aussi classique qu’efficace. Pour autant, si vous n’avez jamais croisé la route des gars, soyez prévenus ; on trouve sur « The imperious horizon » comme sur les disques précédents du groupe autant de haine que de regrets. Sombre, furieuse mais souvent grandiose et emphatique, la musique du groupe ne vous prend pas à rebrousse-poil mais s’assure tout de même que vous ne puissiez pas l’oublier, maîtrisant chaque seconde. Et des secondes, il y en a à la pelle ici ; ce disque affiche quasiment une heure et quart de musique pour onze titres. Un peu trop copieux ? Oui, peut-être. Et sur la longueur, c’est vrai que c’est un peu pesant, d’autant plus que même si certains titres s’en écartent un peu, le schéma directeur est globalement le même. Ainsi, les trois premiers titres (une fois passée l’intro) semblent former un bloc. Un très très bon bloc, mais un bloc quand même. « The imperious horizon » y injecte un peu plus de folk. « In silent grace » se fait plus progressif et accueille un chant semi-clair (celui de Primordial) qui renforce l’émotion. « To the edge of tyranny » a un feeling un peu plus black n’ roll. « Earthen sorrows », interlude instrumental, nous fait redescendre en pression. « The insurrection » reprend un rythme plus classique, même si les composantes épiques sont de sortie. « The majesty of the nightsky » est bien la reprise d’un titre d’Emperor… qui nous rappelle hélas que les norvégiens sont difficiles à égaler. Enfin, Winterfylleth nous gratifie d’une version de « In silent grace » présentant uniquement les vocaux de A.A. Nemtheanga, et c’est assez convainquant, même si l’on a pas l’impression d’avoir affaire au même groupe. Je pense qu’au final « The imperious horizon », et même s’il reste excellent, aurait pu être encore meilleur expurgé d’une bonne poignée de minutes. A bon entendeur…