
The Great Old Ones n’en est plus à son coup d’essai et s’est déjà imposé comme une valeur sûre du post black / dark symphonique avec son style lovecraftien et ténébreux. Il faut dire qu’en dix ans d’existence, le groupe bordelais a fait des progrès considérables et « Cosmicism » ne me fera pas mentir, lui qui affiche encore une fois une volonté farouche de ne jamais proposer la même chose, tout en conservant des marqueurs rythmiques et mélodiques assez forts pour qu’on ne confonde pas le combo avec un autre. De fait, ce disque, c’est un peu « Les rats dans les murs » ; derrière une façade que l’on pensait connaître, faite d’un post black torturé et rageur, on bascule plus tard vers un style bien plus progressif auquel The Great Old Ones n’avait pas encore touché jusqu’ici. Alors certes, c’est un peu le parcours typique des formations post black, mais l’intelligence de composition est toujours là. « Cosmic depths » installe l’ambiance tout en douceur et en menace, qui nous amène doucement sur une « The omniscient » beaucoup plus explosive et dark. Chez The Great Old Ones, l’ambiance et l’homogénéité sont prépondérantes, donc l’enchaînement avec « Of dementia » se fait de façon logique, pour un titre qui partage d’ailleurs bien des points communs avec le précédent tout en étant au moins aussi intéressant. Parvenus à « Lost carcosa », plus exactement à sa fin, on touche à quelque chose de moins direct, qui préfigure de la suite plus apaisée. « A thousand young » est en effet plus rampante, plus mélodique, mais passionnante de bout en bout, avec un usage malin de la répétition et toujours adéquat des 3 guitares du groupe. Mais c’est encore plus parlant sur la superbement sombre « Dreams of the nuclear chaos » aux effets grandioses. Enfin, « Nyarlathotep » va encore un peu plus loin dans le travail des guitares, ce qui concourt à amener un coté encore plus angoissant. Bref, pas de déception à l’horizon, The Great Old Ones continue à peaufiner chaque sortie et évoluer, conservant sa puissance et sa finesse. Beau boulot !