Ils sont rares, les groupes de Palestine, à voir leur musique exposée ici. Et les groupes de Palestine, Texas alors ? Encore pire. Accueillons donc aujourd’hui Whiskey Myers, dont le sixième album a finalement réussi à passer le vigile pas commode (ni buffet) de l’entrée. Mais comment le groupe a-t-il réussi un tel exploit ? En proposant un country rock inspiré des papas du rock sudiste, avec des clins d’oeils appuyés à leurs aînés ZZ Top, et ici agrémenté d’un groove certain, et d’une emphase cuivrée et chorale qui lui va assez bien. « Tornillo » est le sixième album du groupe en 15 ans, ce qui lui confère une régularité plutôt bonne. Ces derniers temps, et notamment grâce à la présence dans 4 épisodes de la série documentaire Yellowstone de Kevin Costner, Whiskey Myers a gagné en confiance et en succès. Ce qui les aà priori poussés à aller un peu plus loin avec ce « Tornillo » qui, s’il débute son voyage après la frontière mexicaine, fait ensuite un sacré bond en intégrant des éléments carrément funky aux titres suivants, en prenant le risque de faire crier au scandale ceux qui les suivent depuis longtemps. Pourtant, ceux-ci savent bien que le groupe est loin d’être vendu au système ; furieusement indépendant, Whiskey Myers s’autoproduit depuis le début, et ne doit ses progrès qu’à un travail acharné et des qualités musicales évidentes. Bien sûr, pour qui est allergique à un Lynyrd Skynyrd ce disque sera une torture ; si la modernité y a sa place, elle reste toute relative, et cet opus sonne assez typique d’une région. Mais pour celles et ceux qui apprécient, quelle réussite ! Le combo réussit à amener de la fraîcheur et un côté dansant à son style, ce qui ne l’empêche pas d’aménager des moments plus sensibles, comme par exemple la magnifique balade « Heart of stone » en fin de parcours. Faites donc de la place à « Tornillo », il le mérite !
