
Les anglais de Kasabian ont souvent sorti de bons albums, toujours en bonne position entre rock et electro, la fougue de la jeunesse en arme de poing et l’arrogance anglaise dans le chargeur. Depuis le départ forcé de leur chanteur d’origine Tom Meighan en 2020, on attendait un rebond – ou un abandon de la part du groupe. Heureusement, c’est le premier auquel on assiste aujourd’hui. Désormais seul maître à bord, le guitariste et depuis lors chanteur Sergio Pizzorno a les coudées franches pour laisser encore plus de place à l’expérimentation dans ses titres. Et sans surprise, « The alchemist’s euphoria », s’il débute sous un format plutôt classique avec une « Alchemist » nonobstant très réussie, en est truffé. On retrouve un peu l’effet Waouh du premier album. « The alchemist’s euphoria » est une collection de titres electro rock qui tabassent, mais pas que : les influences pop, et d’autres plus ambiant ou psychédéliques se font jour de façon alternative sur les 12 titres de l’album. On pourra se demander pourquoi Kasabian a affublé l’album d’une pochette fort réussie mais très marquée (ce n’est que mon avis) par l’univers et l’imagerie Daft Punk. Il est certain que Kasabian n’a pas besoin de ça pour briller (encore). Il parvient encore à trouver des gimmicks si ce n’est originaux au moins efficaces, et bâtir des titres qui font le job sur disque et, on l’imagine sans mal, en live, le point fort de la bande. Bref, un tournant de carrière très bien négocié pour le groupe qui, s’il n’est au final pas inoubliable, a le mérite de nous rappeler que Kasabian est un acteur incontournable de sa partie, et qu’il faudra encore compter sur lui à l’avenir.