
Neuvième album studio pour les écossais. Crevons l’abcès de suite ; je peux comprendre que certains ne soient plus très excités par la musique du groupe dont le style est, il est vrai, quasiment inchangé depuis une bonne dizaine d’années. Travis est une machine bien huilée dont les artisans prennent le même plaisir à proposer une pop rock douce et efficace, ne s’aventurant que dans des territoires voisins, folk et indie pop. Et ce n’est pas la participation de Susanna Hoffs (des Bangles) sur la très folk americana « The only thing » qui y changera grand-chose. Travis fait ce qu’il sait faire, à sa façon, sans pression aucune… et sans ambition autre. Alors forcément, on peut avoir l’impression que c’est « un album de plus ». D’ailleurs le groupe ne fait pas vraiment d’efforts pour nous faire penser le contraire avec un titre aussi bateau. Bon, je vous avoue qu’au départ, j’y ai vu une référence à l’album « 12 memories », que je juge comme étant le plus intimiste et réussi de la discographie de Travis. Mais je constate amèrement que, si c’est une volonté avérée, ça n’est pas vraiment justifié ni réussi. « 10 songs » est un peu plus diversifié, mais globalement pas inoubliable. On retiendra l’assez rock « Valentine » et ses choeurs aériens, « A ghost », single mérité, accrocheur et rythmé et la très belle ballade « Kissing in the wind ». Le reste navigue entre bon et mièvre. « 10 songs » n’est pas un mauvais album, il s’écoute sans mal, mais ne fait que remplir l’espace sonore de façon agréable, sans lui donner une aura de moment d’exception. C’est vraiment dommage. Bien sûr, ça ne m’empêchera pas de revenir vers Travis dans deux ou trois ans, quand Fran Healey daignera à nouveau nous gratifier de ses talents de composition… mais il y a peu de chances que je revienne vers l’intégralité de « 10 songs ».