De Passager, projet d’un membre de Baron Crane, je connais déjà « Ose absent », présent sur cet ep, et qui m’a été transmis via Groover. Un titre qui m’a surpris, à la fois ballade acoustique intimiste et explosion indie grandiloquente, aussi sensible que prenant. Leo, le garçon derrière ce projet, sait esquisser des paysages sonores changeants et poétiques, y faire pénétrer un souffle épique ou des tensions dramatiques. C’est qu’il a déjà expérimenté dans le domaine, au travers de son autre groupe certes, mais aussi de travaux de composition pour la télévision et le cinéma. Il sait donc l’importance de l’équilibre, du partage de l’espace sonore entre les différents éléments, des nuances. Ainsi on ne s’étonnera pas que des parties folk orchestrales cinématographiques fassent place à des moments intimistes, que la voix s’efface souvent au profit de longues digressions instrumentales, ou qu’on contraire la musique laisse les (beaux) textes prendre la lumière. Là où Passager est fort, c’est qu’il chante en français, et qu’aucun des cinq titres ici présents ne m’a occasionné de réactions épidermiques, moi qui suis plutôt insensible à cette forme d’expression. Les cinq petites pièces de cet ep paraissent parfois trop courtes, on les imaginerait bien se développer à la manière d’un « Again » de Archive, avec lequel elles partagent certaines ambiances. Très prometteur.