Deuxième offrande au malin pour les blackeux texans de Necrofier. Celle-ci débute par une intro qui effectivement sonne plus américain qu’européen, avec ce piano qui rappelle les toy instruments chers à certaines séries horrifiques. « Total southern darkness » appuie sur les origines du groupe, avec un côté thrash et heavy plus prononcé, et une attention mélodique forte. « To the wolves » reste sur ce son rond et groovy. Le black metal est surtout présent ici de part quelques plans rythmiques typiquement old school, la voix et les ambiances sombres. J’ai vu que certains qualifiaient le style des gars de post black ; on n’en est clairement pas là, même si ça tranche un peu avec ce qu’on connaît dans nos contrées. Necrofier voit juste le black à travers le prisme de son éducation musicale plus polissée et thrashy. Ce qui est plus confortable à l’oreille pour nous, moins extrême certes, plus mélodique à n’en pas douter. Pas mal de titres présentent un taux de BPM plutôt moyen, ce qui n’est pas du tout préjudiciable à l’album qui déploie des qualités différentes pour se rendre mémorable. On peut en particulier louer le jeu du guitariste sur un titre comme « Forbidden light of the black moon » qui se détache bien des autres combos. Bien sûr, Necrofier conserve un côté assez eighties / nineties dans le mix, mais c’est plus pour moi une caution crédibilité qu’autre chose ; en fait le groupe aurait même pu oser s’aventurer en dehors de ça, bâtir un son plus moderne et tout aussi brutal. Peut-être dans le futur ? En attendant, on peut se délecter de « Burning shadow in the southern night » pour son grand écart assumé entre tradition et originalité. C’est un disque qui ne peut être totalement rejeté des puristes malgré l’appel à des voix éthérées, des claviers et des plans heavy, ni des modernistes malgré un son assez cru et des structures classiques !
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