LOSCIL : Clara

Si « Clara » signifie »brillance » en latin, trouver les nuances différenciant l’ambiant du dark ambiant sur ce quinzième album de Scott Morgan alias Loscil sera encore une fois des plus complexes. C’est non pas dans la technique mais dans le ressenti qu’on les trouvera ; « Clara », au lieu de nous plonger dans un cauchemar éveillé, un monde oppressant et antagoniste, nous enjoint à prendre du recul et méditer…enfermés dans une bulle de savon cotonneuse, déambulant dans un monde clair obscur traversé de silhouettes cétacéennes. Bon, ok, on peut s’y sentir autant à l’étroit et tout petit, mais c’est pas pareil. « Clara » a une origine particulière, puisque cet album a été conçu par un pillage, un décorticage, un remontage d’une pièce orchestrale de trois minutes enregistrée à Budapest par un orchestre de 22 pièces. Cette pièce a donc été découpée, déformée, allongée, écourtée, samplée pour aboutir à un tout cohérent. Un tout de plus d’une heure tout de même : belle performance. Bien entendu, les titres sont donc mélodiquement très voisins. L’album est à l’image de son artwork ; une composition abstraite et poétique que les premiers rayons d’un soleil levant transpercent juste assez pour révéler d’autres nuances, créer d’autres mirages. Il faut, c’est une évidence, se trouver dans les bonnes dispositions pour découvrir cet univers sans avoir l’impression de se l’infliger ; détendu ou juste fatigué, il nous fait glisser dans un état semi-conscient qui nous vide de toute émotion négative. Bref, « Clara » est l’un de ces disques thérapeutiques plus encore que musical, dont la redondance des thèmes ne sert qu’à renforcer les mécaniques hypnotiques. Belle expérience.

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