
Un nouveau Bersarin Quartett, c’est toujours un plaisir rare et précieux. Thomas Bücher, depuis la création de ce projet, navigue parmi divers genres, du trip hop au néo classique, du dark jazz à la musique expérimental, de l’ambiant au post rock. Comme d’habitude, Thomas a pris son temps pour concevoir et produire ce nouvel opus, qui se situe en droite lignée de ses prédécesseurs. Soit quelque chose de très beau, qui prend son temps pour s’installer, se déploie comme un crépuscule et recouvre le monde qui l’entoure d’une aura magique, d’un voile de mélancolie, d’effets cinématographiques entre grandiloquence et intimité.Peu importe mes éléments utilisés, qu’ils soient classiques ou plus noisy, l’effet est le même ; « Methoden und maschinen » est, à l’instar des autres Bersarin Quartett, une bulle. Quand on y entre, on entre dans un autre monde, surréaliste, étrange, où les explosions de lumière, les accalmies soudaines et les éclipses totales sont courantes. Une petite bulle, monoplace, dans laquelle on se sent en sécurité face au monde qui nous entoure, observateur privilégié et détaché. Mais une bulle qui ne nous protège pas de nous-même, où l’inconscient prend le dessus et vagabonde, faisant resurgir le bon et le moins bon au gré des treize titres de ce superbe disque.