
Le nom de Peter Baumann ne dira certainement rien aux plus jeunes. Par contre, en tant qu’ex membre de Tangerine Dream (de 1970 à 1977), il évoquera probablement aux plus anciens des heures de prog / ambiant bien senti. « Nightfall » est le premier album solo du monsieur depuis neuf ans ; on peut donc espérer qu’il ait mis ce temps à profit pour proposer quelque chose de solide. « No one knows » nous le confirme immédiatement ; sombre et oppressant, c’est tout ce que je ne m’attendais pas à trouver ici tout en l’espérant secrètement. « Lost in a pale blue sky » est un peu plus ambiant et colorée. « On the long road » est quelque part entre les deux, mariant le côté profond du dark ambiant et une légèreté d’apparat. La nuit,on fantasme souvent ce qui se passe, on extrapole, on s’imagine des choses encore plus noires que ce qu’elles sont. « Nightfall » est un peu l’illustration sonore de ça, alors il revêt forcément un caractère assez flippant. Ce qui est agréable, c’est que Peter Bauman a pris garde de donner à ce disque un (relatif) écrin de modernité sur la plupart des titres. Bien sûr, ici et là, on finit par percevoir ses origines temporelles (surtout sur le final « Nightfall »), et les presque 48 minutes finissent par se faire ressentir. Mais dans l’ensemble, pour peu qu’on soit sensible à l’ambiant un peu torturé, l’écoute de ce deuxième album solo est un réel plaisir.