Drôle de projet que celui-ci. L’orchestra Cinématique est un collectif de producteurs et compositeurs londoniens, utilisant les services de nombreux musiciens et spécialisés dans les reprises de titres emblématique de la musique en général. Ah, et oui, forcément de manière très cinématographique, donc. On peut retrouver les titres du projet sur des bandes originales de films, séries et jeux vidéo. Vous pouvez deviner que l’ensemble est très rond, très produit, très clinquant. Mais ça reste vraiment bien foutu, d’autant plus que le choix des titres repris reste assez intéressant. Sur ce disque, l’homogénéité sera donc surtout à chercher dans les effets et orchestrations. Les voix sont extrêmement bien choisies mais on a pas le temps de s’y attacher ; elles ne sont là que pour apporter un appui aux arrangements il est vrai assez grandioses. Mais ils ne font pas tout, ces arrangements ; on ne peut que louer les choix de répertoire. Quel plaisir de retrouver « House of the rising sun », « The wayfaring stranger », « The gallows pole », « Black is the colour » ! Alors même si le reste des titres est un peu trop « Broadway » pour moi, l’album reste de grande qualité, et heureusement puisque chaque élément est conçu pour fonctionner au mieux et plaire au plus grand nombre. Il est là le piège : « Trailerised eras » est très, trop propre. La frontière entre passion et boulot est ténue, et on est en droit de se demander si elle existe vraiment ici. Il est difficile de ne pas applaudir les efforts et moyens déployés par L’Orchestra Cinématique, mais on a quand même un peu l’impression d’être pris pour des vaches à lait. Alors si vous entrez ici, faites-lle en toute connaissance de cause !
