Quatrième album pour Fuzati et son projet Klub Des Loosers. Le versaillais axe toujours ses textes vers la mise en lumière de tous les travers de la société, décrits de manière directe et grinçante, en prenant pour appui des textes d’un cynisme glaçant et les opposant à des instrus assez lumineux et une interprétation décalée. L’amertume est encore au rendez-vous ici. Les nuances sont accentuées ici et là par des choeurs très pop (« Joie de vivre », « Champion », « Le monde »…), mais globalement au niveau instru on est reparti vers le hip-hop qu’on connaît ici, pour ceux qui avaient peur que « Le chat et autres histoires » (2017) soit annonciateur des temps musicaux à venir. Les 13 titres de « Vanité » sont assez courts, certains paraissant même avoir été accouchés avant terme. Ils sont aussi encore plus misanthropes qu’avant, flirtant de plus en plus avec les envies de meurtre et de suicide. Les gimmicks, Fuzati est toujours aussi fort avec ça : écoutez donc le refrain de « Courir », c’est éloquent. Klub des Loosers n’aime décidément rien ni personne, et continue à élaguer autour de lui, histoire d’être certain que personne ne l’approche de trop près. De toute façon si on analyse bien ses textes, personne ne trouve vraiment grâce à ses yeux, lui y compris, alors pourquoi vouloir se fréquenter ? Pour comparer ses défauts et ses masques ? Bref, le style du Klub ne bouge pas, son fonds de commerce reste la soupe au crachat. Et nous on continue à trouver ça bon.
Related Posts
- 10000C'est terrible comme on peut trouver certaines choses géniales et repoussantes à la fois. Le versaillais Fuzati fait partie de ces choses musicales pour moi. Je trouve son flow intéressant, original, ses textes exceptionnellement bien écrits, proches dans l'esprit d'un Arnaud Michniak. Mais le tout et son habillage sonore me…
- 10000TTC peut se targuer d'être le mal-aimé du hip-hop français. Il est vrai que les compères ont du mal à trouver leur place. Un moment intello, mordant et subtil, l'instant d'après ordurier et suppôt de la facilité et du mauvais-goût, ces bâtards, aussi sensibles soient-ils, ont du mal à trouver…
- 10000Hé bé... Le premier album du trio parisien TTC est le premier ovni rapologique français. De quoi redéfinir l'expression "hors-normes". Voix mutantes et toonesques, mélodies tordues et beats tortionnaires, humour troisième degré ou plus grinçant, et une vision malgré tout très lucide de la vie. Écoutez le texte de "De…
- 10000Il fallait bien que ça arrive. A force de s'acoquiner avec le rock ou même la techno (cf 113 et Daft Punk), le rap a acquis une ouverture d'esprit et une maturité qui lui permettent de sortir du moule qu'on lui a soigneusement façonné. Ainsi La Caution s'applique à abattre…
- 10000Décidément, je croise souvent le beatmaker Mani Deiz en ce moment. Et autant il est efficace et posé en solo, autant il est un atout considérable pour ses collaborateurs dans le domaine hip-hop. Cette fois-ci, donc, c’est avec Lucio Bukowski qu’il s’associe le temps de 38 minutes d’un rap français…