
Quatrième album pour Fuzati et son projet Klub Des Loosers. Le versaillais axe toujours ses textes vers la mise en lumière de tous les travers de la société, décrits de manière directe et grinçante, en prenant pour appui des textes d’un cynisme glaçant et les opposant à des instrus assez lumineux et une interprétation décalée. L’amertume est encore au rendez-vous ici. Les nuances sont accentuées ici et là par des choeurs très pop (« Joie de vivre », « Champion », « Le monde »…), mais globalement au niveau instru on est reparti vers le hip-hop qu’on connaît ici, pour ceux qui avaient peur que « Le chat et autres histoires » (2017) soit annonciateur des temps musicaux à venir. Les 13 titres de « Vanité » sont assez courts, certains paraissant même avoir été accouchés avant terme. Ils sont aussi encore plus misanthropes qu’avant, flirtant de plus en plus avec les envies de meurtre et de suicide. Les gimmicks, Fuzati est toujours aussi fort avec ça : écoutez donc le refrain de « Courir », c’est éloquent. Klub des Loosers n’aime décidément rien ni personne, et continue à élaguer autour de lui, histoire d’être certain que personne ne l’approche de trop près. De toute façon si on analyse bien ses textes, personne ne trouve vraiment grâce à ses yeux, lui y compris, alors pourquoi vouloir se fréquenter ? Pour comparer ses défauts et ses masques ? Bref, le style du Klub ne bouge pas, son fonds de commerce reste la soupe au crachat. Et nous on continue à trouver ça bon.