
Drôle de chronique. Bien sûr, il arrive régulièrement que des disques de rap français apparaissent ici. Mais à titre posthume, je crois que c’est la première fois. Nepal, donc, s’est éteint le 9 novembre 2019, de causes inconnues. Et « Adios Bahamas » est donc à la fois son premier et son dernier album. La date de sortie de ce projet qui tenait à coeur à l’artiste a été maintenue malgré le deuil. Histoire que tout ça n’ait pas été vain. Parce que le but n’est pas la reconnaissance, c’est la transmission du message. La preuve ? Népal n’a jamais voulu montrer son visage. Une voix dans la foule, oui, mais de celles qui résonnent plus fort et plus longtemps que les autres, voilà ce que visait le parisien. Sur le disque, on retrouve quelques featurings, avec les copains Nekfeu et Doums notamment. On trouve surtout de très bons titres, très bien écrits, qui montrent les progrès et le travail (ou le contraire) du rappeur depuis ses débuts. Et pour la première fois, on les retrouve en streaming, alors que jusqu’ici, ce système rebutait le mc. Mais ce n’est que justice que ses paroles et son phrasé puissent être découvertes et partagées par plus de public encore. Bon, ceci dit, et si j’apprécie globalement le travail de Nepal, quelques éléments me dérangent toujours. Oh, des trucs qui ont à voir avec une appréciation toute personnelle, et donc susceptibles de ne pas trouver résonance en vous. Donc je vais essayer d’être assez clair. Les textes sont tous très valables, riches d’une analyse fine et juste, les instrus sont bien troussés et variés, mais… Il y a ces parties chantées. Il y a ce feeling tranquille, posé. Et ces éléments ne me correspondent pas, ce qui m’empêche d’adhérer à 100% à ce chant du cygne. Mais pour autant, je ne peux que conseiller sa découverte.