
En 2018, ce groupe québecois arrivait tous chromes dehors avec sous le bras un premier album bien velu de stoner hard rock bluesy. A priori, on va embrayer sur la même chose pour ce deuxième opus, que le groupe a souhaité aussi naturel que possible. Si elle se présente comme une bande originale, cette suite est en fait plus évocatrice que descriptive ; le film n’existe pas, c’est à chacun de le faire naître dans son esprit. Enregistré live, « Divine filth » fait encore la part belle à un style 100% instrumental à la limite entre rock burné et metal de papa (Black Sabbath / Motorhead), tout en allant emprunter au surf rock, au stoner et en prime y ajoute une bonne lichée de groove. Les 11 titres sont assez ramassés et directs ; c’est ce qu’il faut pour ce genre musical, et le contrat est respecté. Bien sûr, ce sont les riffs qui font office de locomotive ; puissants, gras et débridés, ils prennent presque tout l’espace et servent de fil rouge, ou plutôt ligne de rive. Ce qui n’empêche pas nos bikers de l’enfer de louvoyer sur des kilomètres de piste entre la première et la deux mille cinq-cent vingtième seconde. Ce deuxième opus, d’ailleurs, va droit au but, plus que son grand-frère ; on est sur du uptempo quasiment en permanence, et c’est vraiment pas déplaisant. Avec ce positionnement, « Divine filth » se présente vraiment comme un disque à écouter sur la route, ou du moins dans l’action. Après, bon, vous interprétez ça comme vous voulez. En tout cas, ça marche vraiment bien, et on ne peut que féliciter le groupe pour cette jolie performance.