Il est très rare qu’un artiste de rap me contacte pour une chronique, même si j’écoute et j’apprécie ce genre depuis mon enfance. Pourquoi ? Parce que sur Adopte Un Disque, il faut le reconnaître, la part belle est donnée au rock sous tous ses aspects. Donc, le fait de m’écrire alors qu’on a que peu de chances d’atterrir sur le site peut signifier deux choses :
– la personne qui m’a écrit ne sait absolument pas où elle fout les pieds et frappe à toutes les portes
– la personne qui m’a écrit connaît le terrain et s’y sent à l’aise
J’ignore comment Black Mepryh est tombé sur le site, mais son lien vers « Je me relève » m’a poussé à le découvrir davantage. J’y ai découvert un artiste complètement à contre-courant par son côté positif et « adulte », et j’ai voulu savoir s’il ne s’agissait que d’une façade ou si le gusse était vraiment comme ça. Et bien, il l’est. Activiste social, chantre du respect de la différence, Black Mepryh est également un peu touche-à-tout musicalement parlant, même si les différents genres pratiqués sont connexes : rap, reggae, r&b, ragga, zouk. Ce disque est donc un condensé de toutes les envies et toutes les facettes de l’artiste. Le bon côté, c’est que « Je me relève » est tout sauf un bloc compact et impénétrable. Hétérogène, généreux comme l’est Black Mep (le disque est téléchargeable librement), ce premier album souffre de ses qualités : trop long, trop éparpillé, et trop impulsif. L’influence de Kery James est bien là côté rap, mais les textes manquent encore un poil de profondeur et de nuances, et tombent souvent dans un travers trop moraliste qui peut rappeler un Assassin en son temps. Côté instru, ça se tient bien même si ça reste assez classique. Les samples sont bien choisis. Dans l’ensemble, « Je me relève » a tout de l’album de jeunesse qui promet de beaux jours. Une belle initiative à encourager !