En 2016, je trouvais en « Blue cheese », le disque précédent du néo-zélandais, un compagnon de voyage exceptionnel autant qu’inattendu. Pour tout dire, je ne m’attendais pas non plus à ce que le groupe remette le couvert si vite. Alors forcément, une petite appréhension naît de cet empressement. Pourquoi si vite ? Est-ce qu’ils ont pris le temps de bien faire les choses ? Est-ce qu’ils ont tout changé ? Heureusement, la réponse ne se fait pas attendre. Dès « Lagoons », on retrouve ce son pop indé très comparable à celui des Pinback des débuts, le côté rock en plus. Et c’est aussi bon que dans mon souvenir. Peut-être plus. Un peu moins mélancolique que l’an dernier, un peu plus direct, le Kane Strang 2017 est en tout cas aussi doué pour agencer des riffs simples mais terriblement efficaces, dénicher des mélodies vocales magiques, et sublimer le tout en chansons. J’ai envie de vous citer « See thru » ou « Not quite », mais en fait ils sont tous excellents, les 11 titres de ce deuxième album. Moins folk aussi, moins fous. Plus pro ; c’était là le souhait du principal artisan de ce disque, et c’est pour le moins réussi. Pas sûr pourtant que les énormes qualités ce celui-ci suffisent à le faire percer : les parois du succès sont assez imperméables aux albums de sa trempe, qui finissent souvent avec le statut de disque culte. Ce qu’il mériterait. Entre Pinback et le Weezer des jours maussades, Kane Strang a tracé son propre sillon. Suivez-le avant qu’il ne se perde en chemin !
Kane Strang : Oh so you’re off I see
