Depuis quelques années, l’Italie a gagné ses gallons en metal progressif et avant-gardiste. Aujourd’hui, je vais me pencher sur le cas de In Tormentata Quiete, formation bolognaise pas si digeste que ça (ok, celle-ci est faite) pour le tout-venant. Ce quatrième album, qui sort sur le très bon label My Kingdom Music, est effectivement assez complexe, dans le sens où on entend et perçoit distinctement chaque élément qu’il utilise, sans que ceux-ci soient vraiment fondus en quelque chose de plus global. On a donc du black metal (avec une voix criée à la Dani Filth qui ne sera pas au goût de tout le monde), du metal progressif (avec des passages assez enlevés en langue maternelle), du post rock / rock indé (avec des passages qui, pour le coup, n’ont plus rien à voir avec la musique des bêtes à cornes). Et puis des textes poético-philosophiques en italien qui seront un frein certain pour l’export. Pourtant, ce disque n’est pas anecdotique, et amène son lot de belles tournures. Pas de temps mort non plus, ce qui est plutôt heureux quand on ne part pas en pôle position. Les titres s’enchaînent, prennent certes le temps de se développer, mais jamais au dépens de la cohérence. Alors bien sûr, les ambiances sont homogènes, parfois peut-être un peu trop, et malgré la variété des voix (masculines et féminines claires + black), la relative recherche instrumentale (hélas au clavier, et ça s’entend), on peut légitimement considérer « Finestatico » comme un tout et non comme le regroupement de titres aux personnalités distinctes. Mais il reste un (très) bon disque de post black avant-gardiste théâtral.
In Tormentata Quiete : R136A1