
J’ai beau lutter contre ça, je ne peux le nier plus longtemps : je suis totalement sous le charme d’Emilie Simon, et ce depuis ses débuts. Il faut dire aussi, pour ma défense, que je ne suis pas aidé ; la dame est non seulement diablement douée musicalement, mais en plus elle est vénéneusement belle. Maniant autant la chanson que le trip-hop et l’electro pop, elle pose sur ses canevas délicats et savants des toiles d’araignée, tremplins émotionnels vers les cieux que sa voix accompagne merveilleusement, ou se contente d’y dérouler un tapis (de dentelle) rouge à sa sensibilité à fleur de peau. Tout ça avec un souci du détail impressionnant, et une écriture pop jamais prise en défaut. « Mars on earth 2020 » est un autre de ces projets découlant directement de la situation sanitaire et sociale actuelle, ayant isolé nombre d’artistes, n’ayant d’autre choix que de développer les idées folles leur passant par la tête de façon autonome ou par moyens de communication électroniques interposés. C’est « Cette ombre », pot-pourri au parfum capiteux entre electro, rock, trip hop, chanson qui nous accueille. Son côté dansant et immédiat nous met immédiatement en confiance pour la suite. « En attendant l’aurore » se montre beaucoup plus délicate et poétique : même si son refrain se fait épique, c’est sa relative douceur qu’on retiendra. « Mars on earth 2020 » et sa pop galactique s’attache à démontrer que, malgré les épreuves, l’amour (et l’espoir) sait renaître des choses les plus simples et viscérales. « Un nouveau monde » découle de la même idée : quelque chose de mieux naîtra de ces cendres. Enfin, « 162 » achève le voyage sur une note mélancolico-dansante. Bien sûr, ce périple n’est pas totalement fini, puisque cinq versions revisitées façon bossa de ces mêmes titres complètent cet ep. Et je dois dire que, si je ne suis pas particulièrement sensible à ce type d’orchestrations, elles vont particulièrement bien aux chansons de « Mars on earth 2020 », et symbolisent vraiment cette idée de « avant / après » au coeur de ce nouveau projet. Ceci dit, j’aurai préféré plus de titres, mais bon, n’ayant pas grand-chose à leur reprocher, je m’abstiendrais de râler !