Dans la famille « méchoui musical », je demande Electric Six. La formation, qui fête ses 20 ans d’existence cette année, s’est toujours appliquée à ne pas faire comme les autres, élaborant d’abord dans le plus grand secret puis au grand jour suite au succès de ses premiers singles une mixture disco-punk-rock encore moins évidente que sa description. A la fois dansant, original, musclé et rebelle, Electric Six développe une musique androgyne et parfois difficile à suivre, qui ne se départit jamais d’une bonne dose d’humour. Est-ce que ce douzième album fait scission ? Oh que non. Si « Acid reducer » est très en phase avec le titre du disque avec son clavier cold wave, on replonge rapidement dans l’univers bigarré et plus connu du groupe. « Number of the beast » et ses suivantes rivalisent de groove vénéneux, quelque part entre l’electro-pop et le hard rock. Cela aboutit à un album qui pourrait s’écouter assez bien pour peu qu’on en trouve la porte d’entrée. Et c’est (forcément) là où le bas blesse. Difficile de s’accrocher à des titres qui oscillent entre des univers si distincts et parfois contradictoires, d’autant plus que « Fresh blood for tired vampyres » ne contient pas forcément les titres les plus percutants du répertoire d’Electric Six. Bref, si vous parvenez à revenir régulièrement à ces 13 titres, vous aurez plus de chance que votre serviteur pour qui l’écoute de cette nouvelle offrande s’apparente au visionnage d’une comédie musicale, provoquant une crise d’angoisse du à un ennui profond et incontrôlable.