CLEMENT OURY : La tête dans le mur

Ah, les préjugés ! Avant de lancer le player et d’écouter ce disque pour la première fois, à la vue du nom de l’artiste et de la pochette, je me suis dit : « pfff, encore de la nouvelle chanson française ! ». Et bien j’étais très loin de la vérité. Musique classique, electro-world, musique de film, projets iconoclaste comme le Soviet Suprem, musicien de session ou de tournée pour des artistes comme Emily Loizeau, Yael Naïm, The Do, fine gâchette de studio, on a certes pu croiser le monsieur souvent, sans vraiment l’identifier. Voilà qui devrait être corrigé avec ce disque. Une « Valse d’automne » nous accueille. Celle-ci nous rappelle immédiatement que si on peut croiser les notes de Clément Oury sur la bande originale du dernier Tony Gatlif ou avec le projet electro-balkanique Mezerg Orkestar, ce n’est pas un hasard. Mais si « La tête dans le mur » fait la part belle aux sonorités des pays de l’est ou aux influences tziganes, ce n’est pas la seule corde à son violon. Il va également puiser dans la musique orientale, contemporaine, méditerranéenne, jazz, field recordings, et faire de ce premier album un grand shaker instrumental aux allures de musique de road movie. Volontiers mélancoliques, toujours compactes (une moyenne de trois minutes), les douze pièces qui le composent ne sont pas du tout à réserver à un public de niche, de connaisseurs ; leur émotion peut être perçue et transmise à tous ceux qui croiseront leur chemin. Du pizzicato à la fanfare, de la musique de chambre aux grands ensembles, cette introduction à l’univers du musicien brasse large et vise plutôt dans le mille que dans le mur.

Facebook

Related Posts

  • 10000
    Faut-il essayer d'apposer une étiquette musicale à ceux qui cherchent à tout prix à s'en défaire ? Voici une question légitime qu'on peut se poser à l'écoute de « On / off », le cinquième album du libanais exilé en France. Un petit point bio avant tout ; Bachar, après avoir débarqué à l'âge…
    Tags: me, on, world, jazz, musique, album, neo, classique, se, toujours
  • 10000
    Pourquoi tu es là, à me lire, toi derrière ton écran ? Parce que tu n'as rien de mieux à faire ? Non, je ne peux y croire. Tu es là pour te mettre sous le tympan des nouveautés, et éventuellement des choses inattendues. Si c'est pour cette dernière raison, alors ne…
    Tags: ne, on, cette, a, se, bien, faire, me, jeune, univers
  • 10000
    Recevoir des disques, susciter suffisemment de confiance ou de sympathie pour qu'on lui fasse ce cadeau, c'est un peu le saint graal pour un chroniqueur musical. Enfin, au moins pour moi, je ne sais pas ce qu'en penseront les autres. Mais il y a encore mieux que ça ; c'est…
  • 10000
    Vous connaissez mon goût prononcé pour l’étrange et l’original. Et mon amour profond pour le metal extrême le plus sombre. Alors quand un groupe se targue d’allier les deux, pourquoi devrais-je tourner les talons ? Ophidian Forest est un trio apatride, formé de musiciens se contactant uniquement par le biais de…
    Tags: d, l, se, on, vraiment, a
  • 10000
    Ce qui est bien avec The Body, duo américain de frappadingues assumés, c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre. Oh, mis à part à une œuvre totale et extrême sous sa forme. Car Chip King et Lee Bufford ne sont pas du genre à faire les choses à moitié,…
    Tags: the, bien, on, se, part, ne, neo, classique, loin, minutes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *