CLEMENT OURY : La tête dans le mur

Ah, les préjugés ! Avant de lancer le player et d’écouter ce disque pour la première fois, à la vue du nom de l’artiste et de la pochette, je me suis dit : « pfff, encore de la nouvelle chanson française ! ». Et bien j’étais très loin de la vérité. Musique classique, electro-world, musique de film, projets iconoclaste comme le Soviet Suprem, musicien de session ou de tournée pour des artistes comme Emily Loizeau, Yael Naïm, The Do, fine gâchette de studio, on a certes pu croiser le monsieur souvent, sans vraiment l’identifier. Voilà qui devrait être corrigé avec ce disque. Une « Valse d’automne » nous accueille. Celle-ci nous rappelle immédiatement que si on peut croiser les notes de Clément Oury sur la bande originale du dernier Tony Gatlif ou avec le projet electro-balkanique Mezerg Orkestar, ce n’est pas un hasard. Mais si « La tête dans le mur » fait la part belle aux sonorités des pays de l’est ou aux influences tziganes, ce n’est pas la seule corde à son violon. Il va également puiser dans la musique orientale, contemporaine, méditerranéenne, jazz, field recordings, et faire de ce premier album un grand shaker instrumental aux allures de musique de road movie. Volontiers mélancoliques, toujours compactes (une moyenne de trois minutes), les douze pièces qui le composent ne sont pas du tout à réserver à un public de niche, de connaisseurs ; leur émotion peut être perçue et transmise à tous ceux qui croiseront leur chemin. Du pizzicato à la fanfare, de la musique de chambre aux grands ensembles, cette introduction à l’univers du musicien brasse large et vise plutôt dans le mille que dans le mur.

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