Les groupes hongrois ne sont pas forcément les plus en vue en terme de black metal. Ils ont du apprendre à vivre avec, et prouver leur valeur sur le long terme, en se montrant irréprochables sur la qualité de leurs compositions. Et patients, ils le sont les gars de Bornholm. Ce cinquième album, qui sort au bout de 21 ans de carrière, sera-t-il celui d’une reconnaissance bien méritée ? On verra ça. En tout cas, son mélange entre black mélodique et pagan black, qui vient me cueillir alors que j’étais clairement à la recherche de quelque chose de bien plus raw, m’a assez vite convaincu. Est-ce que je le préfère à ce que j’étais venu chercher ? Non. Mais dans son genre, il s’avère très efficace. Des incursions thrash, des parties très enlevées et frénétiques, et beaucoup d’autres mid-tempo qui tablent plus sur l’efficacité mélodique des riffs développés ici. Il faut dire que le riff, c’est une religion pour Bornholm : la guitare occupe vraiment l’espace des onze titres ; soli, chorus, rythmiques, impossible de la rater. J’ai lu ça et là que le black symphonique faisait partie de l’ADN du groupe, et bien il s’est effacé au profit d’un genre plus instinctif, ne transparaissant désormais qu’au travers des intros, outros ou intermèdes, ou sur de petites portions de titres, comme c’est le cas ici. Les claviers sont bien présents le restent du temps, mais restent assez discrets. Doit-on le regretter ? Peut-être, car dans cet exercice je dois reconnaître que le groupe excelle, et ça apporterait indéniablement un plus à quelques titres peut-être un peu plus communs. Cependant, ça en ferait un « autre » groupe de black sympho, et dans ce domaine, on est d’accord, il y a déjà de quoi faire, et pas certain que Bornholm puisse rivaliser. Le disque tient les écoutes et contentera les amateurs du genre, même si je dois avouer que j’aurais préféré plus de titres uptempo qu’il n’en comporte. Bref Bornholm reste une formation à prendre en compte pour la scène, même s’il reste juste un peu en deçà des grosses productions à mon goût.
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