La Montréalaise Amélie Beyries sort ces jours-ci son deuxième album, qu’on peut classer dans la catégorie pop folk sans trop y réfléchir. Ce disque souligne pour moi l’importance de laisser une deuxième chance. Parce que, reçu version physique, j’ai essayé de le placer plusieurs fois sur la platine, mais « What we have », son titre introductif, m’a dissuadé de poursuivre l’ écoute. Trop simple, trop linéaire, je n’en tire ni plaisir ni émotion. Et puis, bon, les pochettes où on affiche sa trogne, je n’aime pas beaucoup ça. Sauf que. En surmontant cette légère aversion, c’est au tour de « Closely » de tenter sa chance. Et là, tout change. La voix se fait velours, les choeurs enchanteurs, la mélodie futée. Vraiment chouette. « Over me » y ajoute une énergie et un groove communicatifs ; une vrai tête de single. « Keep it to yourself » se la joue plus ballade. C’est un titre beaucoup plus pop et grand public, qui prend son essor à grand renforts de cordes. J’avoue ne pas être conquis. On pourrait classer « Into you » dans la même catégorie, mais elle a quelque chose en plus, dans son « Can you feel it ? » ; une fragilité qui me touche, teintée de nostalgie. « Out of touch » aussi mixe tragédie intime et orchestration grandiose. « Graceless » sonne un peu trop poppy pour moi aussi, mais reste sympathique. « The story of Eva » et ses choeurs ThePolyphonicSpree-iens (ouais, c’est un sacré adjectif) est bien cool aussi, et plus insaisissable. « Nous sommes », la francophone de l’étape (Beyries nous l’avait déjà fait sur l’album précédent avec « J’aurai cent ans »), me surprend par sa sobriété et son côté intimiste, qui font passer la pilule de la coloration « chanson ». Enfin, « Anymore » me laisse un peu sur ma faim, et c’est un peu le but je pense ; laisser planer le doute, des points de suspension donnant envie d’en savoir plus. Au final, cette seconde chance donnée ne m’a pas déçu, car même si je n’apprécie pas tout chez Beyries, j’ai trouvé ici beaucoup de jolies choses.
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