AGNES OBEL: Myopia

A priori, la myopie n’est pas le sujet le plus sexy qui soit. Mais connaissant Agnès Obel, on se doute qu’elle en a une une interprétation toute personnelle. Et puis soyons clairs : elle pourrait même écrire un album sur la gastro-entérite que ça aurait de la gueule quand même. Le titre, donc, est une métaphore de l’état d’esprit nécessaire pour elle de façon à créer convenablement. Elle explique qu’elle se coupe du monde, se concentre sur elle-même, crée une sphère protectrice et imperméable. Ainsi contenu, son univers , cependant toujours en expansion, prend place dans tous les interstices disponibles, prenant l’intégralité du champ, se densifiant et se renforçant. C’est bien ce qu’on ressent à l’écoute de ce quatrième album : une impression de cocon, duveteux et aérien, mais également porteur d’une étrangeté toute personnelle. Les volutes de piano classique, le chant irréel et Bushien, l’orchestration luxuriante et baroque, tout y est, et si vous aviez follement aimé « Riverside » il y a dix ans (déjà), vous replongerez avec délice dans le style qui, s’il s’est affiné et affirmé, n’en reste pas moins familier. Les petites différentes, il y en a, concernent le traitement des sons et de la voix, plus exigeant et expérimental qu’avant, et un certain glissement vers, je n’ose dire le côté obscur, mais quelque chose de plus nocturne encore. Est-ce que « Myopia » est réussi ? C’est une évidence. Il n’est cependant ni l’album du renouveau ni une porte d’entrée pour le grand public. Mais l’a-t-on vraiment souhaité un jour ?

Facebook

Instagram

Paroles de l’album

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *