
En 2015, « Sacred ground », le premier album de ce projet de Ry X et Frank Wiedemann faisait surface et s’imposait comme un très bon compromis entre electro pop et electronica, pas renversant mélodiquement mais jouissant de l’expérience et du savoir-faire sans failles de ses géniteurs, ce qui finit par convaincre l’auditeur. Le duo a bien pris son temps pour proposer une suite qu’il juge digne de ce nom. C’est une longue intro qui nous fait pénétrer ce nouveau rêve éveillé. Puis « Pieces » démarre, tout en douceur et en beauté ; on est en confiance, c’est un superbe titre. L’ensemble de l’album suivra la même lignée : des voix cotonneuses posées sur un duvet electronica, entre rêve et mélancolie. On reconnaît sans aucun doute la patte de Howling, mais quelque chose a changé. Ou plutôt évolué ; toutes les qualités déjà détectées ont été travaillées, chaque détail a été peaufiné et amplifié jusqu’à ce que plus rien ne dépasse. « Colure » est tout ce qu’on pouvait espérer qu’il soit. Bien sûr, on pourrait lui reprocher une teinte un peu trop unie ; les treize titres surfent clairement sur la même vague, avec les mêmes éléments constitutifs. Chaque titre est un empilement subtil de beats étouffés, de rythmiques hypnotiques, de motifs instrumentaux, et d’un chant typique. Mais avec les mêmes effets sur l’auditeur aussi ; une reddition immédiate et inconditionnelle. Il faut que je vous dise aussi que « Colure » est d’une rare générosité, d’autant plus de nos jours où la durée moyenne des albums a tendance à baisser : une heure et huit minutes de musique, c’est royal. Bon, je trouve quand même qu’un titre en moins aurait allégé la sauce et rendu le tout plus digeste. Mais ce disque reste sacrément bon.






