
Le basket, ça vous parle ? Moi pas du tout. Mais puisque c’est ce qui nous permet aujourd’hui de pouvoir profiter d’un disque aussi foutraque que ce « Medium level », allez, je suis prêt à m’en payer une tranche. Et quand en plus j’apprends que cette dinguerie nous vient de France, et ouais Rennes ma gueule, bah je vais me faire quelques paniers et je reviens. Une dinguerie ? Oui, au sens premier ; ne cherchez pas un tube immédiat, la next big thing ici. Mais Pierre Marolleau, qui traîne ses obsessions diverses et variées depuis une vingtaine d’années sous différentes formes, y a condensé toute sa créativité, complètement débridée. On y trouvera donc du hip-hop tordu, du kraut rock funky, de l’electro pop malade. « Medium level » est un shaker placé dans un sac à dos en kevlar lui-même placé dans le plus grand manège à sensation qu’on puisse trouver dans le coin. Vous l’avez compris, il faut s’accrocher pour tenir ça entre ses oreilles sans avoir le tournis. Si la plupart des titres sont nés d’impros, on se doute qu’il a quand même fallu pas mal d’essais pour que la mixture soit assez équilibrée, qu’un élément instable n’explose pas en causant des dommages irrémédiables aux autres. « Medium level » est le manifeste d’un travail bien fait, né de l’écoute passionnée de curiosités musicales inaccessibles au commun des mortels, de plans et techniques acquises durement, et d’une envie d’amalgamer tout ça. L’aboutissement ? Des titres stratifiés, aux mélodies franches et fuyantes à la fois, au groove jamais pris à défaut, truffés de petits détails et de bonnes idées. La voix hésite entre chant et parlé, ce qui contribue à faire du disque une expérience assez unique. C’est ce qu’on en retient ; un style personnel et savant, comparable à aucun autre.