VIRAGE : Daleco

Lorsque j’ai reçu la première fois un mail m’évoquant le duo Virage avec le descriptif « Accordéon sous effets et batterie sous acides », j’avoue que ça a titillé ma curiosité, mais je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Mais j’avoue aussi que j’avais peur de tomber sur un autre projet si barré et ambitieux dans son désir de sortir des sentiers battus qu’il en devient anti-musical. Or, si j’aime la créativité, l’expérimentation, ce que je recherche avant tout, c’est la mélodie, fusse-t-elle broyée, noyée, malmenée. J’ai hésité à vous parler de ce disque. Certes, on y trouve de la mélodie. Mais on y trouve aussi pas mal de volonté de défrichage, et celle-ci n’est pas toujours compatible avec l’homogénéité de l’ensemble et sa lisibilité, à mon sens. On commence assez fort avec une « Melocactus » assez electro et percussive, entièrement instrumentale, qui me plaît bien même si je la trouve trop phasée ; c’est un peu une boîte de Pandore, sa structure manque pour moi de cycles, ce qui lui conférerait un rendu plus pop et donc plus mémorable. « Victime » est un peu ce que je craignais de trouver ici : une sorte de poème musical, un texte à message sur une musique conceptuelle. Je passe rapidement mon chemin. « Urgences » sonne comme un mélange entre un Mr Bungle des débuts et un générique de polar, avec un usage un peu plus attendu de l’accordéon. « Daleco » est sur le format du premier titre, avec une belle coloration electro rock. « Risposta », sa rythmique imparable et sa coloration balkanique (même si le titre est finalement encore moins catégorisable que ça) n’ont aucun mal à m’embrigader. Comme son titre l’indique, « Labyrinthe » louvoie, de façon assez jazzy, entre rêve et réalité, sans jamais vraiment trouver son chemin. « Psaume » suit à peu près la même route. Enfin, « Spleen » est le deuxième titre parlé / chanté de l’étape, chargé d’une ambiance plus surréaliste et sombre, qui me plaît un peu plus mais reste trop « free » pour moi. Alors vous vous dites peut-être que le bilan est finalement assez mitigé, et je ne peux vous contredire, mais si j’en parle ici, c’est que cette forme de courage musical, cette originalité et cette personnalité fortes méritent pour moi qu’on les mette en lumière. Dont acte.

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