J’ai toujours un peu peur de lancer la lecture d’un nouvel album de Villagers, et particulièrement de celui-ci. En effet, jusqu’ici, l’irlandais Conor O’brien ne m’a jamais déçu, et d’un naturel pessimiste, j’ai du mal à croire que ce moment n’arrivera jamais. Au contraire, je redoute toujours le pire, le faux-pas, le changement de direction inopiné, celui qui fait bifurquer nos chemins de façon irréconciliable. Il faut dire que cette sensation douloureuse, cette séparation pour divergence d’opinion, je l’ai vécue plus souvent qu’à mon tour. Et ça fait mal. Alors trois réussites de suite, c’est assez pour éveiller des soupçons chez moi. Pourtant, lorsque « Something bigger » débute, je retrouve ce cocon de douceur et de sensibilité qui m’a séduit. Mais voilà, le titre s’arrête prématurément au bout d’une quarantaine de secondes. « The first day », celui qui lui succède, s’avère bien moins intimiste, et j’accroche moins à sa flamboyance pop. Heureusement, « Song in seven », s’il n’abandonne pas des sonorités plus orchestrales et pop, s’avère bien plus à ma portée, avec sa mélodie douce-amère. « So simpatico » et son ambiance limite jazz repart dans l’autre sens : zut, est-ce que j’aurais vu juste ? « Momentarily » et les suivants confirment hélas ; l’album baigne dans une atmosphère apaisante et apaisée, un calme tranquille qui s’accompagne de sonorités presque groovy et jazzy. C’est un univers qui ne me parle hélas absolument pas, dans lequel je ne retrouve pas mes marques, et si je parviens parfois à me raccrocher à certains passages (« Fever dreams » et les déjà cités « Song in seven » et « Something bigger », ce qui fait peu), l’ensemble me laisse froid. Dommage…
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