La techno est un monde assez fermé, avec ses codes, ses médias, son public. Ça assure plus ou moins à ses héros une potentielle médiatisation, mais ça les enferme tout autant. « This is not an album » est donc une compilation des différents travaux de Victor Ruiz, dj brésilien qui s’est lancé dans le monde techno après des expériences en tant que bassiste de formations punk et metal. On le sait, le travail sur le rythme et l’intensité est analogue dans ces styles, et c’est probablement pourquoi j’y suis assez sensible, moi qui ais le même background. Une sélection qui va un peu à contre-courant, en mélangeant les « vieux » titres avec des plus récents. Capte-t-on la différence ? Si peu. Il faut dire que Victor ne se contente pas de suivre un chemin bien balisé ; sa route est sinueuse, elle prend de multiples embranchements stylistiques. Tout semble passionner le désormais lisbonnais, qui apprécie autant les ambiances posées de l’electro ambiant que le groove, la techno pure, la trance, la house… Bon, on va se le dire, c’est difficile pour un non-initié d’apprécier la totalité des huit titres ici présents. Les sonorités glacées, l’ambiance cinématographique de « Memento » ont beau me transporter, les élans trance de « Moai » me rappeler les sensations ressenties à l’écoute d’Hallucinogen, « Energy » celles d’une techno plus sombre et percussive… par la suite, ça se complique un peu. « Sunrise » est un peu trop brute pour moi : même si j’en apprécie la mélodie, le caractère répétitif m’empêche de l’apprécier tout au long de ses huit minutes. Pas mieux pour la très percussive et hard « Breathe », ni pour « Neon nights ». Heureusement, « Blessing in disguise » reverse un peu d’ambiant et de légers éléments trance dans la bouteille, de quoi me faire planer un peu. Enfin, « Origin » parvient également à tirer son épingle du jeu avec ce mélange de motifs obsédants et de douceur hivernale. Est-ce qu’on a là un aperçu clair de ce que propose Victor Ruiz au quotidien ? Même pas. Mais « This is not an album » montre que même dans ses titres non édités on peut en trouver de très bons.
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