TURFU : Astrale nouba

Facile à écouter, facile à comprendre, difficile à concevoir, ce nouveau duo français est né de la rencontre de deux personnes et deux univers. D’un côté Raphael Decoster, artiste plasticien et accordéoniste venu du froid (enfin, des Hauts de France quoi) ayant officié au sein de plusieurs formations régionales ou pas, passionné par le métissage sonore. De l’autre Matthieu Souchet, batteur de la région parisienne plutôt porté sur le jazz et la musique électronique, mais bien branché par les mélanges aussi. La rencontre a lieu au Portugal, dans un festival (ça ne s’invente pas), et aboutit par la suite à Turfu, projet mélangeant la rigueur rythmique de la techno au côté très organique de l’accordéon, et intégrant quelques éléments world. Bien sûr, la présence massive de l’instrument de Mr Decoster évoquera fortement le tango électronique de Gotan Project, et ce ne sera pas forcément une erreur d’interprétation ; il est vrai que même si le musicien essaie de s’en extirper, son outil confère souvent un rythme ternaire à la musique. Toutefois, « Astrale nouba » conserve un côté très « what the fuck », et même, osons, délicieusement ringard. J’ai dit plus haut que c’était un disque facile d’écoute. Effectivement, pas besoin d’être un mélomane pour ressentir la musique ici, se laisser porter par son rythme. Il y a quelque chose d’instinctif, de tribal ici. Mais le cul entre deux chaises, Turfu pourra se voir reprocher d’être trop world, ou au contraire pas assez. L’absence quasi totale de voix peut constituer un frein aussi : les huit titres ont beau avoir chacun leur gimmick, l’ensemble reste assez fermé mélodiquement parlant ; c’est de la techno à l’orchestration différente, voilà tout. Alors oui, « Astrale nouba » est sympa, mais il aura probablement du mal à trouver son public, à la confluence de la dinguerie et l’exigence.

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