
Lors de ma dernière rencontre avec The Devil Makes Three en 2016, le groupe avait déjà commencé à muter, troquant peu à peu son americana gothique pour quelque chose de bien plus country folk. Même si j’ai raté « Chains are broken » en 2018, je n’ai pas vraiment de doutes sur ce que je vais trouver ici ; une nouvelle avancée dans ce style plus classique. Et effectivement, « Lights on me » le confirme assez vite. Si le titre est entraînant et vraiment bon, il me rappelle plutôt le Cocoon de « Vultures » qu’autre chose. Le pas plus chaloupé de la chanson-titre amène un peu de groove dans l’équation. « Ghosts are weak » sonne plus légère, un peu comme si Dylan tapait le bœuf avec un groupe americana : pas forcément le mood que je préfère, mais un titre honnête. « Half as high » sonne carrément plus classique et folk. Ce retour aux sources se ressent dans tout l’album. Le blues aussi a sa place ici ; logique étant donné le thème. « Spirits », comme son nom l’indique, convoque les souvenirs des défunts pour Pete Bernhard. Ceux de sa mère, son frère, son meilleur ami. Mais le deuil est fini, et ici l’ambiance est plus apaisée, comme un chant d’hommage, une célébration du temps passé ensemble plutôt qu’une plainte du temps perdu. A côté de ça, on trouve aussi des thèmes plus classiques, comme l’addiction ou les problèmes sociaux. « Spirits » est donc une nouvelle étape pour le groupe, qui fait la paix avec ses influences historiques tout en continuant à assouvir certains penchants plus sombres. Je ne peux pas dire que ce soit ce que j’attendais, ni ce que je préfère du groupe, même si j’y trouve quelques très bons titres. Mais bon, c’est la suite logique du parcours de The Devil Makes Three !