Deuxième opus de la rencontre Swift Guad / Al Tarba, après un « Musique classique » pour s’échauffer l’an dernier. L’imagerie et le ton sont les mêmes ; un rap sombre, aux tracks entre old school et sonorités plus modernes, très très efficaces rythmiquement et mélodiquement (le travail d’Al Tarba est encore une fois impeccable). Comme sur le précédent, quelques featurings viennent émailler le disque (Cenza, Zikri, Aguirre, Deadi…). Par rapport au précédent, je trouve ce chapitre plus « urbain » que ce soit au niveau des textes comme de la musique. D’ailleurs, quand j’ai vu débarquer le disque, je pensais qu’il s’agissait d’un album de « leftovers », titres écartés de l’enregistrement du précédent. Et on en est finalement pas loin ; non pas que la qualité des titres soit à déplorer, mais l’ensemble est moins uni, moins thématique. Et ce même si musicalement, Al Tarba fait le taf et emploie des thèmes et sonorités neo classiques, bien brossés ou horrifiques. Mais au sein des textes, on ne retrouve pas cette méticulosité. Alors oui, « Partitions oubliées » est un disque de hip hop qui reste presque hors compétition par rapport à la majorité des sorties du genre, mais on regrettera quand même ce manque de rigueur. Au travers des 14 titres ici présents, on retrouve énormément de références pop culture (comme d’hab’), mais un gros fil rouge DC comics, qui à la limite aurait pu aboutir carrément à une autre thématique sympathique. Avec sa gueule de compilation grand luxe, cette nouvelle production du duo enchaîne les jolies réussites, les punchlines de ouf ; si on retient plus facilement certains passages (« Black mirror », « Oswald Cobblepot », « Repères », le diptyque « Poignées de punchlines »…), on trouvera de quoi grailler sur toutes les pistes. Je pourrais noter un peu moins bien cet album pour les raisons de lisibilité évoquer ci-dessus, mais ce serait ignorer ses qualités. Je ne le ferai donc pas, même si je lui préfère son prédécesseur.
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