SWIFT GUAD / AL TARBA : Musique classique

Si vous traînez un peu par ici, vous savez que j’ai pour Al Tarba du respect et de l’admiration. Je n’ai pas eu trop l’occasion de me frotter à Swift Guad à part sur quelques featurings bien sentis où le montreuillais sortait du lot, à la fois par sa voix caractéristique et ses textes désabusés et sombres. Alors l’alliance des deux ? Bien sûr que ça m’intéresse ! Al Tarba nous fait plaisir ici avec des sons bien loin de ce qui se fait aujourd’hui dans le rap, plus proche de ce qui se pratiquait il y a 10-15 ans, l’expérience et la technique en plus. Swift Guad, lui, allonge des textes « entre ciment et belle étoile », bad boy de la cité qui prend cependant toujours soin de bosser ses mots et explorer les différente manières de les agencer, sans toutefois jamais mettre de l’eau dans son vin ou de censure dans ses textes, quitte à paraître outrancier parfois. Bien sûr, on est loin de la musique classique ici. Les thèmes, musicaux et lyricaux, le sont, mais on ne se sent jamais floués, qu’on connaisse le boulot des deux compères ou pas. On appréciera les quelques jolis featurings (et particulièrement la participation de Dooz Kawa et Kacem Wapalek sur « Le tourbillon »), mais c’est juste la cerise sur le gâteau ; Al Tarba assure le show derrière les platines, Swift Guad crache sa haine et son dégoût en permanence, poète maudit de l’art de rue, scénariste pondeur de films catastrophes beaucoup trop urbains pour voir la lumière du jour. Le bonhomme multiplie ici les clins d’oeil, les références au cinéma, à la musique. Les samples pleuvent, les punchlines aussi, bref on ne s’ennuie pas, et même si l’album se montre peut-être un peu trop généreux en contenu, ça reste agréable. Pour une première rencontre longue durée avec Swift Guad, je ne suis pas déçu.

Facebook (Al Tarba)

Instagram (Al Tarba)

Facebook (Swift Guad)

Instagram (Swift Guad)

Paroles de l’album

Related Posts

  • 10000
    J’avais vu passer l’annonce de ce disque, entérinant l’entente cordiale qui unit les deux beatmakers du hip-hop dans la vie. Je suis donc bien heureux que Banzaï Lab aie pensé à m’envoyer le résultat de cette collaboration alléchante. Avant même de placer la galette sur le lecteur, on est accueillis…
    Tags: plus, on, bien, l, al, tarba
  • 10000
    Je suis des yeux ce dj et mc toulousain depuis un bon moment déjà ; depuis 2011 et son « Lullabies for insomniacs », et je pouvais déjà à l'époque affirmer sans sourciller que ce bonhomme avait du talent. Oui, bon. Des français surdoués de l'electro, franchement on en manque pas ; alors pourquoi…
  • 10000
    Le strasbourgeois n’a pas attendu longtemps avant de nous abreuver de ses rimes riches et de son flow élastique servi par une voix qui semble muer en permanence : tant mieux. L’opus précédent était indéniablement l’une des plus belles réussites du rap francophone depuis belle lurette, et on sent – du…
    Tags: l, on, rap, plus, français
  • 10000
    « Boombap 2.0 ». Une jolie formule qui, Lacraps l’avoue, n’a pas de signification profonde. Vieilles formules à la diction moderne, pourrait-on dire ? Oui. Lacraps, nordiste d’origine, montpelliérain d’adoption, est venu tard au rap. Trop occupé à survivre. Ce qui ne signifie ni qu’il est plus « street » qu les autres, ni moins…
    Tags: l, ne, rap, plus, se, français, on, bien
  • 10000
    Décidément, je croise souvent le beatmaker Mani Deiz en ce moment. Et autant il est efficace et posé en solo, autant il est un atout considérable pour ses collaborateurs dans le domaine hip-hop. Cette fois-ci, donc, c’est avec Lucio Bukowski qu’il s’associe le temps de 38 minutes d’un rap français…
    Tags: rap, français, l, textes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *