Devenir parent, ça change la vie. On s’en rend compte immédiatement par les choses les plus évidentes ; les nuits, les couches, les interactions qui petit à petit se multiplient, et l’attachement animal entre nous et notre progéniture. Mais insidieusement, pas mal d’autres bouleversent notre vie à l’insu de notre plein gré. Pourquoi je vous dis ça ? Parce qu’en écoutant le troisième album de ces anglais, et en dépit de ses grandes et indéniables qualités, je pense… aux chansons du dessin animé Jack et les pirates du pays imaginaire. Bon, en même temps, je ne fais pas complètement fausse route, c’est évident. Comparez donc les deux et osez me dire que les similitudes ne sont pas flagrantes. Mais voilà, ce qui fait de la parentalité un truc bien vicelard, c’est que j’ai beaucoup de mal à voir cet album autrement qu’à travers ce prisme. Et pourtant, je sais ce que je dois vous dire. Que Smokey Bastard s’est formé en 2007, avec l’idée d’égaler ses modèles ricains Dropkick Murphys, et que finalement ils ont amené le folk punk beaucoup plus loin, en grande partie grâce à leur utilisation d’instruments non conventionnels comme le banjo, la mandoline et l’accordéon, qui, adjoints à un style volontiers rapide et à une voix rauque, évoque bien les chansons de vieux loups de mer. Que cet album, le premier sur lequel m’est donnée l’occasion de jeter une oreille, est une pure merveille, et un appel à rattraper au plus vite mon inculture de la carrière de ce combo de Reading. Et que vous feriez bien de vous ruer dessus tant que le navire au port, parce qu’il vaut son pesant de pièces de huit. Mais là, j’ai toujours l’impression de regarder la bande annonce du prochain épisode. Bah, est-ce que ça m’empêche d’apprécier ce disque ? Que nenni, mes amis !
Smokey Bastard : Archipelago
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