
J’ai fait connaissance avec la musique de Sébastien Delage avec son premier single « Qu’est-ce que tu crois » sur Groover. Ce qui représente un peu le premier mouvement majeur de sa nouvelle vie, lui qui vient de commencer à chanter après avoir mis fin à sa vie de groupe. Le musicien lui-même a indiqué que ce premier album contenait « des chansons ouvertement queer ». C’est marrant, parce que je ne le perçois pas forcément du premier coup. « Rien compris » est asexuée pour moi, comme « Qu’est-ce que tu crois ». Ce sont, de plus, deux titres qui mettent en lumière l’introspection du bonhomme, une propension à la mélancolie et une écriture pop rock qui me plaît bien. Quelques autres titres comme « Jamais dansé », « Dale Cooper » (du nom d’un acteur porno queer) sonnent plus légères et effectivement plus proches de considérations amoureuses gay. Est-ce que ce type de titre me gène, est-ce qu’il mettra mal à l’aise l’auditeur vieux jeu et hétéro ? Peut-être, oui. Sébastien Delage s’exprime librement, sans chercher à travestir émotions et mots. C’est honnête et souvent touchant, comme sur « L’Ossau » où il rend hommage à sa grand-mère de coeur et évoque sa relation unique avec elle. Bien sûr, ma sensibilité fait que j’ai une nette préférence pour les titres les plus rock, comme les deux premières citées ou « Spectaculaire ». Mais j’avoue avoir été assez troublé aussi par les titres les plus sensibles et autobiographiques comme le déjà nommé « L’Ossau » ou la finale et tragi-comique « La ballade de Jean-Louis », où la séparation est dépeinte au travers des yeux d’un animal de compagnie. Bref, pas mécontent de cette « découverte forcée » !