
Sur « City burials » déjà, Katatonia, en pleine réécriture de son parcours, s’aventurait vers des structures bien plus savantes et progressives. En conservant tout de même cette patte, cette émotion dont la voix de Jonas Renske est l’un des principaux vecteurs. « Austerity » confirme cette volonté d’aller vers quelque chose de plus complexe et exigeant, mais de façon un peu douloureuse, je dois dire… En effet, si on y perçoit une émotion certaine et qu’on y détecte des passages magiques, ceux-ci sont un peu trop noyés dans la masse, étouffés par des éléments dont on a l’impression qu’ils sont rapportés artificiellement. « Colossal shade » et « Opaline » aussi semblent chercher une forme d’équilibre entre technique, déstructuration, modernité et émotion… Et ça ne fonctionne qu’à moitié. On ne peut raisonnablement pas dire que les titres sont mauvais, mais ils ne sont pas transcendants, et font partie pour moi de la catégorie « vite écouté, vite oublié ». « Birds » fait un peu mieux avec une mélodie principale très efficace. Il fait partie, avec « Impermanence » et « Atrium », des réussites assez immédiates de cet album. Peut-être en comptera-t-il des plus insidieuses, mais pour l’instant, à chaud, je ne suis pas plus enthousiasmé que ça. Pour tout dire, je le trouve carrément « tiède », ce disque ; je n’y retrouve ni la folie de certaines pièces de la discographie des suédois, ni la noirceur des uns, ni la puissance des autres. Pourtant, ne serait-ce que mes trois titres préférés auraient pu avoir bien plus d’impact avec une orchestration et un rythme différents… Bref c’est la frustration qui m’étreint, la passion qui s’éteint, mes ami(e)s… J’espère vraiment que Katatonia changera d’angle d’attaque pour le prochain album !