Autant le dire tout de suite, les Red Hot sont déjà un souvenir pour moi. Parce qu’après « Californication », qui avait le mérite de proposer autre chose, le groupe a pour moi décliné jusqu’à disparaître de ma ligne de vue. Et ce « I’m With You », sans être une infâme bouse, ne changera rien. Séparés de John Frusciante (oui, en plus), les quadragénaires semblent avoir décidé de s’orienter un peu plus vers le grand public, virage déjà largement amorcé depuis un moment. Sur ce dixième album studio, le groupe est à côté de ses pompes, court après son ombre, tente de jouer au jeune, bref fait plus pitié qu’envie. C’est mou du genou, consensuel, fade. Certains titres feront merveille en bande sonore d’un jeu de sport, dans un épisode de série télé ou un spot de pub. Est-ce tout ce qu’on est en droit d’espérer du groupe en 2011 ? Apparemment oui. Il faut savoir que les principaux intéressés ont qualifié « I’m With You » de renaissance… Tant d’aveuglement, c’est même triste. Je ne blâmerais pas pour ma part Josh Klinghoffer, le nouveau guitariste ; se faire une place dans un monument comme ça, ça ne doit pas être simple. Et quand une équipe perd, la faute est bien souvent collective. Alors si certains titres se sauvent du marasme, je ne crierai pas au génie, ne parlerai pas de « semi-échec ». Pas pour un groupe avec un tel potentiel, qui plus est coutumier du fait et qui ne fait pas grand-chose pour redresser la barre.
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