En me retrouvant face à ce nouvel et cinquième album du trio montrealais Plants And Animals, je me rends compte que ça fait un bon moment que je n’ai pas pris de nouvelles d’eux. 10 ans pour être exact, comme me le rappelle avec une pointe d’accusation « La la land » trônant dans mes colonnes à cd. J’ai le souvenir d’un titre en particulier, dont le nom m’avait amusé (« Tom Cruz »), et qui faisait preuve d’un sens rythmique assez redoutable sur lequel un excellent indie rock n’avait plus qu’à poser en équilibre. Le concept de jungle rappelle bien la tribalité du rythme ; allons donc voir si l’album en renferme autant ! C’est le titre quasi-éponyme (« The jungle ») qui nous accueille ; effectivement, s’il est beaucoup moins percussif, beaucoup plus rond et électronique, le socle reste le même. « Love that boy » repose, lui, sur une ligne de basse imparable, et une délicatesse pop désarmante. J’ai un peu plus de mal avec la dansante « House on fire » et ses sonorités volontairement rétro. « Sacrifice » se fait plus rock et psychédélique, avec un gimmick de guitare obsédant qui traverse toute la chanson. « Get my mind » et ses arpèges me font d’abord penser à un Swell, avant de faire entrer les éléments psyché et un rythme sourd ; et si j’accroche moins à la fin du titre, ça reste un moment fort du disque. Surprise, « Le queens » nous rappelle que le groupe est francophone, avec une ballade electro pop sous acides. L’assez classique et douce folk pop « In your eyes » paraît après tout ça presque déplacée, pas très marquante en tout cas. On aurait franchement préféré enchaîner directement sur « Bold », qui marie délicatesse folk pop et envolées psyché grandioses, dans la grande tradition du groupe. Au final, il est très agréable de se promener dans cette jungle, et même si la traversée est faite au pas de course (à peine une demi-heure), c’est suffisant pour se souvenir des raisons qui font qu’on aime Plants And Animals.
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