MONOLINK : The beauty of it all


Je commence à bien connaître l’univers de Steffen Linck alias Monolink. Son electro pop ambiant délicate et sensible aux mélodies touchantes et accrocheuses m’accompagne depuis quelques années, et ça n’est vraisemblablement pas près de changer aujourd’hui. Pourquoi en suis-je si sûr juste à l’entame de cette chronique ? Parce que j’ai pris un peu d’avance, puisqu’on m’a envoyé via Groover deux titres de ce nouvel et troisième album ; les tubesques « Perfect world » et « Beacon » et la plus mesurée mais non moins agréable « Powerful play ». Fatigué d’un rythme composition / enregistrement / dj set trop exigeant et mécanique, il s’est extrait de ses habitudes et a un peu plus pris son temps pour composer les dix titres de cet album et nous proposer quelque chose de plus introspectif et centré sur l’émotion. Pour ce faire, il a voyagé, dans des lieux inconnus ou au contraire dans des lieux de son passé, s’est recentré sur ses envies, sur le plaisir qu’il avait ressenti lors de ses premières années d’exercice, du bonheur de créer quelque chose de nouveau, de faire naître de l’«émotion avec sa musique. Et a enregistré, pour une fois, en dehors de son home-studio. Est-ce que ça s’entend ? Oui et non. Certes, les titres sont bien moins axés technique, laissant plus de place au développement « naturel » des choses, et peut-être moins clubbing aussi même s’ils restent tous globalement assez dansants. Mais on retrouve tout de même les textures et sonorités chères à l’allemand, ce mélange de chant pop, instruments analogiques et organiques, et cette douceur et mélancolie qui caractérise son œuvre. Pour reprendre une formule connue, on pourrait parler de changement dans la continuité. Cet album, il l’a d’ailleurs voulu ambivalent ; il exprime selon lui « la beauté de la joie et de la douleur » (d’où le titre). Bourreau de travail, Steffen Linck a empilé les versions de chaque titre, parfois plusieurs dizaines avant que l’une ne lui convienne. Pourtant, à l’écoute de chacun d’eux, et même des deux titres de plus de 7 minutes, c’est imperceptible – l’apanage d’un grand. En parlant de ces plus longs titres d’ailleurs, on pourra applaudir les influences psychédéliques de « Promised land » qui s’éloigne vraiment de ce qu’on connaît de Monolink. Bref, avec « The beauty of it all », l’artiste nous offre une fenêtre sur sa richesse intérieure et ses capacités. Est-ce que ce sera juste un coup d’oeil fugace ou un portail dimensionnel ? L’avenir le dira, mais en tout cas on est facilement happés par la créativité et la versatilité de Monolink ici !

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