Le monde est fou. Tout va trop vite, trop fort, les lumières et sons vous sautent aux yeux, à la gorge, vous agressent en permanence. Dans ce tumulte, il est bon parfois de s’arrêter et réfléchir. D’admirer la beauté, de soupeser le silence les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes. Tout ça, Martin, qui nous vient de la jolie ville allemande de Weimar, l’a bien compris. Depuis son premier album « Tag » en 2012, il s’emploie à optimiser sa formation classique de pianiste pour explorer des territoires annexes (et déjà annexés par d’autres, d’ailleurs) entre neo classique et electronica minimaliste… Mais plus proche du premier que du deuxième quand même. Bon, je ne vais pas vous jouer de la flûte : ce que vous trouverez sur « Strom », vous l’avez déjà entendu si vous avez déjà laissé traîner vos oreilles dans le genre. Mais est-ce qu’on va stigmatiser le pauvre Martin pour essayer (et parvenir, en fait) à faire aussi bien que ses congénères ? Je ne sais pas vous, mais moi non. « Strom » est splendide de douceur et de mélancolie. Ses neufs titres sont autant de preuves qu’on a pas besoin de milliers d’effets pour arriver à ses fins. Ici, la patience est une vertu, le silence est une bénédiction, et je ne peux que vous conseiller de le découvrir à votre tour tant on s’y sent bien !
Martin Kholstedt : CHA