Voici une collaboration que je n’attendais pas du tout, mais qui m’a fait vibrer l’oreille avant même d’en entendre une seule note, un seul souffle : celle de l’un des maîtres du dark ambiant Lustmord avec la chanteuse suédoise Karin Park, croisée ici pour un « Apocalypse pop » plutôt electro pop, et depuis réfugiée chez les rockeurs / metalleux d’Arabrot. Le mélange des deux me paraît, sur le papier, assez improbable. Pourtant, quand « Hiraeth » avance, on y est ; entre neo folk, ambiant et darkwave, le titre ne manquera pas de rappeler un Dead Can Dance ou un Hagalaz Runedance, en version plus sombre et intimiste bien sûr. Bon, si on connaît déjà le travail de Brian Williams alias Lustmord, on ne sera pas vraiment dépaysé ici : de longs titres ambiant garni de profondes vagues de fond bien graves accueillent les élans neo folk oniriques de la voix de Karen, dont on ne sait vraiment parfois si elle articule des mots ou utilise juste son organe pour poser des sons appropriés à l’ambiance. Dans tous les cas, ça marche parfaitement, et on se dit que cette collaboration va donner un second souffle à l’univers de Lustmord qui commençait vraiment à tourner en rond. Mais est-elle vouée à durer ? Là est la question. En tout cas, « Alter » se révèle bien plus touchant, réussi et paradoxalement encore plus funèbre qu’une bonne partie de sa discographie récente. Et rien que pour ce sentiment de redécouvrir l’artiste sous un jour (une nuit sans lune plutôt) nouveau, il mérite sa place ici !
